Gelman a une petite-fille...

Elle vit à Montevideo...

Voici la traduction d'un article paru dans La República — Montevideo, le 1er avril 2000. Un mois après sa prise de fonctions, le nouveau président de la République uruguayenne; Jorge Luis Batlle, annonce que la petite-fille de Juan Gelman a été retrouvée, est bien née à Montevideo, où elle vit toujours actuellement, démentant ainsi les affirmations de son prédécesseur, Julio María Sanguinetti...

Le poète argentin a rencontré hier dans l'après-midi (le 31 mars 2000 - N.d.T.) le Président de la République.

Batlle a confirmé à Gelman que sa petite-fille vit en Uruguay.

Dans une conférence de presse qui a eu lieu dans la salle de presse de l'Edifice Libertad (Palais de la Présidence), le poète Juan Gelman a annoncé qu'il avait retrouvé sa petite-fille. Cette affirmation, qui a ému les presque trente journalistes qui se trouvaient dans la salle de conférences, a été faite après une réunion du poète argentin avec le président Jorge Batlle, pendant presque une heure et demie.

Le poète était accompagné par sa femme Mara Lamadrid et l'avocat Gonzalo Fernández. Du côté du gouvernement, le président Batlle se trouvait avec le secrétaire de la Présidence de la République Raúl Lago et son conseiller personnel Carlos Ramela Regules.

En accord avec les informations apportées par Gelman, ensuite confirmées par le président Battle dans une autre conférence de presse qui a eu lieu quelques heures plus tard, il est possible d'arriver à une conclusion sans équivoque: l'apparition du poète argentin, qui «vit dans une famille qui l'aime et qu'elle aime».

C'est le Président de la République lui-même qui a convoqué la réunion où a été levé le premier voile qui couvrait une affaire de disparition en Uruguay. Il a immédiatement ordonné que Gelman soit invité à une réunion pour le jour d'hier à 14h30. (...)

Le poète argentin comme le Président de la République ont indique lors de leurs conférences de presse séparées qu'ils avaient décidé la veille de ne révéler aucun détail qui puisse mener à l'identification de la «personne» qui es la petite-fille de Gelman, ni de la famille qui l'a adopté.

Les mots de Gelman

Après plus d'une heure et demie de réunion entre le président Battle et Gelman, le Secrétaire de Presse de la Présidence a annoncé que le poète ferait une déclaration publique, sans accepter qu'on lui pose des questions. On en a su postérieurement la raison: preserver le plus possible l'identité du jeune homme ou de la jeune femme, que le poète a désigné comme «la personne».

Concrètement, Gelman a déclaré: «J'ai sollicité du président Batlle une entrevue et il a immédiatement accepté de me voir, faisant montre d'une sensibilité et d'une humanité qui se sont pleinement confirmées aujourd'hui. Durant cette entrevue, nous avons échangé des informations et il s'est donc confirmé que la personne que je recherche est née en Uruguay et se trouve en Uruguay. Cette personne est aimmée par ses paretns, qu'elle aime aussi. Je n'en dirai pas plus parce que je veux préserver la vie privée et l'intimité de cette personne. Cela ne peut être, et vous le comprendrez très bien; une affaire publique.»

Il est bon de remarquer que cette information, qui a été connue vers quatre heures de l'après-midi, a été "retenue" par quelques média. Deux chaînes de télévision au moins (la 4 et la 10) n'ont pas donné l'information tant que le président Batlle n'en a pas parlé, montrant une nouvelle fois un critère biaisé à ce sujet.

Batlle: «Le gouvernement est heureux»

De son côté, le Président de la République Jorge Battle a fait vers 18 heures une déclaration à la presse. Comme Gelman, il a précisé qu'il ne répondrait pas aux questions. «Vu la nature de l'affaire, en accord avec le compromis que j'ai passé avec monsieur Gelman, je ne vais pouvoir accepter que se fassent des questions pour ainsi maintenir la résolution du schéma. Je dois vous informer que dans l'après-midi d'aujourd'hui, j'ai décidé conjointement avec le secrétaire général de la Présidence Raúl Lago et le conseiller Carlos Ramela, de recevoir monsieur Gelman, de son épouse et de son avocat Gonzalo Fernández. Comme vous le savez, il m'a informé qu'il avait réussi, après diverses étapes et circonstances, à retrouver la personne qui est son petit-fils, il en a les preuves et la conviction. Naturellement, vous pouvez imaginer ce que cela signifie pour n'importe quel être humain, et rappelez-vous que je suis moi-même grand-père, ce que l'on peut ressentir dans un cas comme celui-là, dans une circonstance aussi spéciale que celle que vit cet homme. »

«Nous l'avons reçu, nous avons tout fait pour collaborer en tout ce qui serait nécessaire pour mener à bien ce qu'il estimerait satisfaisant, en lui apportant les informations que nous avions nous-mêmes récupérées, qui vont dans la même direction que celles qu'il a apportées. Par conséquent, je pexu dire que tous les Uruguayens, sans distinction de nuances, de pensée, de classes sociales, ou autres différences de n'importe quelle nature, doivent sentire que c'est un jour où s'est gagné une chose très importante dans la vie de n'importe qui. Les retrouvailles qui semblent être définitives entre un grand-père et son petit-fils ont été réussies en fonction des éléments qui étaient en sa possession et qui ont été confirmés par ceux que nous avons apportés.»

«Je crois que si les preuves naturelles de caractère biologique qui se feront dans le futur le confirment elles-aussi, cela déterminera un pas qui non seulement affectera énormément un groupe de personnes, mais qui aussi fera du bien à toute une société. Le gouvernement est heureux de pouvoir collaborer en toute chose nécessaire pour résoudre cette situation de façon définitive.»