
Milan, le 22 octobre 1999.
Docteur Julio María Sanguinetti.
Le petit-fils du poète argentin Juan Gelman doit réapparaître. Nous adhérons à la lettre signée par les poètes et les écrivains du monde latin oú il est demandé au président de l'Uruguay, Julio María Sanguinetti, une enquête rapide et une réponse prompte au sujet du sort de la belle-fille du poète Juan Gelman, María Claudia García Irureta Goyena de Gelman, et de son fils né en captivité.
Tous deux ont été transférés d'un centre clandestin de détention de Buenos Aires à un autre de Montevideo et ont disparu fin 1976.
Les violations des droits humains dans n'importe quel coin du monde nous concernent. Nos mots et nos actes sont les armes dont nous disposons pour changer ce qui est injuste et pour essayer d'obtenir une justice possible.
Si nous nous rappelons que Salman Rushdie a été protégé par des voix du monde entier, et si nous pensons qu'un seul magistrat d'Espagne a décidé d'agir conformément à la justice et a obtenu l'arrestation et la mise en jugement de Pinochet (peut-être le plus grand symbole et incarnation de la tyrannie), nous pouvons être sûrs que notre parole sert à quelque chose, est forte et peut changer les choses.
Nous en appelons à tous les hommes politiques intéressés à soutenir la démocratie afin qu'ils poussent à une mondialisation tendant au bien être des peuples et expriment leur sensibilisation sur cette affaire qui est de notre ressort à tous.
Nous demandons, de plus, beaucoup de signautres, beaucoup d'adhésions, la modeste tâche de communiquer et d'appuyer cette cause. C'est quelque chose de juste pour tous.
Le petit-fils de Juan Gelman doit réapparaître. Le sort de sa mère doit être connu.
Pino Cacucci, Bruno Arpaia, Marco Tropea, Paolo Collo