Si jusqu’a maintenant on pouvait dire que Maslíah était un chanteur qui écrivait des livres en plus de ses chansons, l’apparition de ce nouveau roman nous permet d’affirmer que c’est un écrivain qui chante. Qui chante et qui raconte et qui est chaque fois plus considéré – avec justesse – comme le principal représentant du style insolite qu’il a créé.
Un article médulleux d’Ulises Oliva publié dans le supplément culturel de « Cordoba a Diario » annonce : « Il est impossible de signaler des pics de déchaînement, de folie ou de contravention dans l’œuvre littéraire de l’Uruguayen. Comme dans une habitude malicieuse, le désopilant apparaît de façon continue et permanente, sans pour autant perdre l’effet de surprise : la perfection rend surprenante ce qui pourtant peut être attendu, ce qui fait que la magie de la narration n’est plus la construction du récit, mais plutôt comment et avec quels arguments les structures narratives sont déconstruites ou, tout simplement, pulvérisées. »
Et il conclut : « Tout est bon. Ou, ce qui revient au même, rien n’est bon. Ou, ce qui est exactement pareil : tout revient au même. De là les amours et les haines envers la littérature de Leo Maslíah. Haï par sa génération, aimé et haï en proportions égales par les plus jeunes. Pas encore découvert par beaucoup. »
Dans La dixième piste, un avion sur le point d’atterrir demande une piste et elle lui est refusée depuis la tour de contrôle. Et on continuera de la lui refuser pendant des mois et des mois, pendant lesquels dans le micro-mondede la gigantesque aéronef, des centaines d’épisodes vont se dérouler, des crimes, de nombreux actes érotiques, et même des expositions d’art… L’éclat de rire guette le lecteur à chaque page jusqu’à un final qui ne sera pas raconté ici même si nous devons en mourir.
(© 1999, Ediciones de la Flor - Buenos Aires)