Leo produisait, produisait, produisait. Il y eut un lointain passé oú je connaissais l'œuvre de Leo Maslíah. Je suis resté ensuite dans le fossé, mis au rencart, désolé, tandis que sa Masse Informatico-Narrative passait à côté de moi, sur l'autoroute. Je savais qu'il continuait de composer paroles et musique de chansons à succès, ou qu'il écrivait, dirigeait et jouait des pièces de théâtre, ou qu'il jouait des morceaux instrumentaux, sérieux. C'était comme avant: quelque chose de manipulable, quelque chose d'humain. Mais en plus, il écrivait, il écrivait, il écrivait. Deux ou trois romans, plusieurs nouvelles, des dizaines de nouvelles moyennes, des centaines de contes courts à l'année.
Ce livre (qui appartient à tous ces livres qu'il publie chez Ediciones de la Flor, si différents de ces autres livres qu'il publie à Montevideo), est un recueil de nouvelles courtes et encore plus, et provoque de nombreuses questions. Est-il possible d'écrire une nouvelle avec seulement 70 verbes, sans un mot de plus? Leo is crazy? Est-il un Vian uruguayen, un Holst montévidéen, une greffe de Lichtenberg et Vivaldi, un Cortázar anguleux, un Caroll inspiré par de jeunes filles âgées? Ou est-il, simplement, Leo Maslíah, qui discute avec un extrême tranquillité dans tous ce temps oú il ne produit pas, ne produit pas, ne produit pas, ne produit pas?