GILBERT ROMME
Mathématicien et homme politique (1750-1795)

Gilbert Romme est né à Riom (63), en Auvergne, le 26 mars 1750, et est mort à Paris le 29 prairial de l'an III (17 juin 1795).

Il avait été éduqué chez les Oratoriens, à Riom, où il avait reçu une solide formation en sciences et en mathématiques. A la fin de ses études, il se rend à Paris où il passe 5 années et participe à la vie philosophique, scientifique et politique. Il part alors pour la Russie où il devient le précepteur de Paul Stroganoff, fils du comte A.S. Stroganoff. Puis il rentre en France, en 1788, où il se lance (définitivement) dans la vie politique.

Elu dès 1791 à l'Assemblée Législative, tout d'abord sympathisant des Girondins, il participe avec Condorcet au Comité d'Instruction Publique. Mais il choisit de rejoindre les Montagnards lors de son élection à la Convention, où il participe toujours au Comité d'Instruction Publique.
Sous une apparence de simplicité et de douceur, il est un fervent adepte des "Lumières" et déteste l'Eglise. Intransigeant pour lui-même, il l'est aussi pour les autres, et d'une totale probité.

Au moment du procès du Roi, il vote pour la mort. Le 30 avril 1793, il part en mission auprès de l'armée des Côtes de Cherbourg. Il est arrêté le 9 juin à Caen par les Girondins alors tombés en déchéance auprès de la Convention, et passe un temps en prison avec son collègue Prieur de la Marne. Il est finalement libéré le 29 juillet après l'échec des Girondins en Normandie.

Il travaillait déjà à cette époque là sur le projet d'un calendrier républicain. Le 17 septembre, il présente son rapport au Comité d'Instruction Publique et le projet est accepté. La Convention adopte le nouveau Calendrier le 5 octobre et choisit le 3 Brumaire de l'an II (24 octobre 1793) la nomenclature proposée par le poète Fabre d'Eglantine.

Le 5 ventôse de de la même année (23 février 1794), il part en mission dans le Sud-Ouest pour y organiser la fabrication de canons pour la marine. Pendant ce temps-là ont lieu à Paris les évènements du 9 et 10 Thermidor (27-28 juillet 1794) qui voient la chute de Robespierre et de ses alliés. Gilbert Romme rentre à Paris le 5 Vendémiaire de l'an III (26 septembre 1794), mais ne renie pas les idéaux des Montagnards, reprenant place à la Convention parmi les gens de la Crête, une trentaine de députés. La lutte va durer sept mois, et la Crête se retrouve de plus en plus isolée...

Le 1er Prairial suivant (20 mai 1795), un soulèvement a lieu contre le nouveau pouvoir en place, au cri de «Du pain et la Constitution de 1793». Les manifestants envahissent la Convention, massacrent le député Féraud qui s'oppose à eux. Romme et plusieurs de ses amis appuient l'émeute et font voter des mesures demandées par la foule. Quelques heures plus tard, les émeutiers sont délogés par des troupes qui attendaient à l'extérieur. Romme et ses amis sont arrêtés et la Convention crée une commission militaire spéciale pour juger rapidement les chefs présumés de l'insurrection, le but caché étant la destruction définitive du parti Montagnard.

Le 4, la foule massée faubourg Saint-Antoine capitule. La repression commence sur le champ. Près de 10.000 sans-culottes sont arrêtés.

La commission prononce 36 condamnations à mort: les meurtriers de Féraud, celles de gendarmes ayant pactisé avec les insurgés et enfin six députés: Gilbert Romme, Duquesnoy, Goujon, Soubrany, Bourbotte et Dubois. Plutôt que d'accepter leur exécution, ces représentants du peuple choisissent de se suicider en cellule, grâce à un couteau caché par Goujon. Seuls Romme, Duquesnoy et Goujon meurent immédiatement, le 29 Prairial, an III; Soubrany décède dans la charette qui l'amène à l'échafaud. Bourbotte et Dubois sont décapités. Romme meurt en prononçant «Je meurs pour la République...»