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LES CLOPORTES, LA SALOPE ET ... UN PEU DE CULTURE

16 Messidor, An 215

jeudi 5 juillet 2007, par Olivier

Les épithètes peuvent voler très bas en politique. Surtout d’ailleurs quand la droite se « décomplexe ».


Le 7 juin 2007, Jean-François Copé, depuis devenu (le 20 juin) président du groupe UMP à l’Assemblée Nationale (Ça promet), déclarait :

« ...on est capable, un jeudi matin, d’envoyer une petite cohorte de cloportes un peu agressive venus m’expliquer l´à qu’ils étaient là pour sauver la démocratie... Cela m’amuse car chez moi à Meaux nous avons des résidus de cette nature... »

Et évidemment, son public est mort de rire, qu’est-ce qu’il est drôle l’ami Jean-François... (Vidéo sur DailyMotion)

Quelques temps plus tard, devant un public là aussi hilare mais beaucoup plus réduit (2 personnes), Patrick Devedjian traite de « salope » une élue du Modem, pour ensuite regretter ce terme, et surtout le fait que la vidéo ait été diffusée, là encore, sur DailyMotion. C’est fou, quand même, on ne peut plus se lâcher, sans être trahi par une caméra...

Après ces quelques minutes de haute tenue culturelle, je vous propose une autre vidéo de DailyMotion, trois minutes de basse culture avec Gilles Deleuze...

Voilà... Vous avez regardé ces trois minutes et vous avez réussi à revenir sur ce texte ? Formidable...

Parce que je voulais rajouter un petit truc. En fait Deleuze, dans cette sorte de définition de ce que c’est que d’être de gauche, m’a fait penser à un texte de José Martí, publié le 30 janvier 1891, sous le titre Notre Amérique. Donc, un petit coup de basse culture en plus, et je vous laisse tranquilles [1]

Notre Amérique, de José Martí, introduction. [2]

« Le villageois vaniteux croit que le monde entier est son village, et, pourvu qu’il en reste le maire, ou qu’il mortifie le rival qui lui a chipé sa fiancée, ou que ses économies croissent dans sa cagnotte, il tient pour bon l’ordre universel, sans rien savoir des géants qui ont sept lieues à leurs bottes et peuvent lui mettre la botte dessus, ni de la mêlée dans le Ciel des comptes qui vont par les airs, endormies, engloutissant des mondes. »

Là, ça a comme un air d’illustration de la définition de Deleuze, pour D comme Droite au lieu de G comme Gauche. Être de gauche, c’est certainement se préoccuper aussi de tout ce qui se passe ailleurs, dans le monde globalisé. Alors qu’être de droite, revient bien à faire croire que seul ce qui se passe autour de nous, dans notre maison, notre quartier, notre village, est important, et « tenir pour bon l’ordre universel »...

Je vous laisse avec ces quelques mots qui flottent. C’est curieux, je trouve qu’en écoutant Deleuze, on en oublie presque Devedjian, Copé et les autres. Faire les gorges chaudes devant leurs comportements, ou s’en offusquer, c’est sans doute ce qu’ils cherchent, qu’on en oublie un peu Deleuze pour nous faire oublier leur propre vacuité.

Notes

[1Aujourd’hui, je ne me foule pas trop, publication de vidéos d’ailleurs, citations à rallonge. C’est la fatigue du moment.

[2La traduction est de Jacques-François Bonaldi, que je ne connais pas du tout, mais vu que j’utilise ses talents, il est normal que je le cite.

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